LIMIMBOUT en Notre-Dame-des-Landes
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LIMIMBOUT en Notre-Dame-des-Landes
Après lecture de cet artilcle,
http://www.labaule.maville.com/actu/actudet_-Aeroport-dejeuner-sur-l-herbe-des-futures-pistes-_dep-1434729_actu.Htm
ce toponyme me semble ...étrange
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ce toponyme me semble ...étrange
Re: LIMIMBOUT en Notre-Dame-des-Landes
Tugdu, rien n'échappe à ta légendaire vigilance ! Je vais te surnommer "l'oeil du Quillio"
Je m'étais également interrogé sur ce toponyme, pour lequel j'ai trouvé la forme ancienne Lynebou ? de 1548 (qui semble peu convaincante).
J'ai surtout remarqué que l'on trouve un nom de lieu BIRMAMBOUX au cadastre de la même commune.
Limimbout / Birmamboux, cela ressemble fort à deux toponymes bretons, l'un formé sur lez / liz (cour seigneuriale, demeure) et l'autre sur bré (colline), avec un déterminant identique. A noter que Notre-Dame-des-Landes, bien qu'aux portes de Nantes, est à la limite orientale de la zone où le breton fut parlé au Moyen Age. On y trouve des toponymes assez significatifs comme Brédeloup, Le Bréac, Kervan, Lisseux, etc.
Reste à determiner la valeur de ce mimbout / mamboux. La logique voulant que ce soit un nom d'homme, j'ai évidemment pensé aux éléments du vieux breton MAEN, "fort, solide" (emprunt au latin magnus) et BOD "existence" ou "plaisir, satisfaction", qui sont employés dans un nombre incalculable de noms d'homme bretons (Mainguy, Le Menn, Ménoret, Bodec, Bodien, etc.). Sa conservation sous une forme *Mimbout semble possible dans une zone où le breton a disparu précocement (on attendrait *Menvot comme forme moderne).
Problème : le nom d'homme MaenBod n'est attesté dans aucun ouvrage sur le vieux breton, ni dans les listes de noms d'hommes issues des cartulaires médiévaux...
Etymologie obscure donc, jusqu'à plus ample informé.
Je m'étais également interrogé sur ce toponyme, pour lequel j'ai trouvé la forme ancienne Lynebou ? de 1548 (qui semble peu convaincante).
J'ai surtout remarqué que l'on trouve un nom de lieu BIRMAMBOUX au cadastre de la même commune.
Limimbout / Birmamboux, cela ressemble fort à deux toponymes bretons, l'un formé sur lez / liz (cour seigneuriale, demeure) et l'autre sur bré (colline), avec un déterminant identique. A noter que Notre-Dame-des-Landes, bien qu'aux portes de Nantes, est à la limite orientale de la zone où le breton fut parlé au Moyen Age. On y trouve des toponymes assez significatifs comme Brédeloup, Le Bréac, Kervan, Lisseux, etc.
Reste à determiner la valeur de ce mimbout / mamboux. La logique voulant que ce soit un nom d'homme, j'ai évidemment pensé aux éléments du vieux breton MAEN, "fort, solide" (emprunt au latin magnus) et BOD "existence" ou "plaisir, satisfaction", qui sont employés dans un nombre incalculable de noms d'homme bretons (Mainguy, Le Menn, Ménoret, Bodec, Bodien, etc.). Sa conservation sous une forme *Mimbout semble possible dans une zone où le breton a disparu précocement (on attendrait *Menvot comme forme moderne).
Problème : le nom d'homme MaenBod n'est attesté dans aucun ouvrage sur le vieux breton, ni dans les listes de noms d'hommes issues des cartulaires médiévaux...
Etymologie obscure donc, jusqu'à plus ample informé.
Ar Barzh- Messages : 775
Date d'inscription : 26/02/2008
Age : 53
Localisation : Bro Naoned
Re: LIMIMBOUT en Notre-Dame-des-Landes
et toi le sherlock holmes nantais ;-)
il existe une commune en 22 nommée le "cambout" , y aurait il un rapport ?
il existe une commune en 22 nommée le "cambout" , y aurait il un rapport ?
Re: LIMIMBOUT en Notre-Dame-des-Landes
Je ne pense pas. Ce doit être le mot kombod, "section d'une paroisse" (ce qui semble probable étant donné l'historique du lieu).
Ar Barzh- Messages : 775
Date d'inscription : 26/02/2008
Age : 53
Localisation : Bro Naoned
Re: LIMIMBOUT en Notre-Dame-des-Landes
Kervan !?
Comment ce toponyme "tardif" est arrivé là ? îlot de persistance ? village fondé par des bas-breton plus tard ?
A propos, sur la D965 entre Vigneux de Bretagne et Sautron, il y a à suivre un Kerabel et un Trémint à suivre. Depuis un moment je me demande si ils sont une fantaisie du 19eme (pour le premier en tout cas). Qu'en penses tu ?
Comment ce toponyme "tardif" est arrivé là ? îlot de persistance ? village fondé par des bas-breton plus tard ?
A propos, sur la D965 entre Vigneux de Bretagne et Sautron, il y a à suivre un Kerabel et un Trémint à suivre. Depuis un moment je me demande si ils sont une fantaisie du 19eme (pour le premier en tout cas). Qu'en penses tu ?
Re: LIMIMBOUT en Notre-Dame-des-Landes
KERVAN : il y a quelques KER dans l'est de la Haute-Bretagne ; cela a été noté par Jean-Yves Le Moing (cf. KERRADO en St-Etienne-de-Montluc, KERLAN en Malville, KERVOLE en La Meilleraye-de-Bretagne, KERVEAU en Vay...).
A signaler qu'on trouve au cadastre de Notre-Dame-des-Landes une parcelle dénommée LES CARVINS, qui n'est peut-être pas sans rapport avec Kervan.
SAUTRON :
Je me pose la même question que toi concernant LE TREMINT, qui est situé sur une très probable voie antique. Une explication par le breton tremen, passage, ne serait pas insensée. La toponymie romane de toute la France est vierge de noms semblables...
Je ne sais que penser de KERABEL : figurant au cadastre napoléonien, il existait déjà au début du XIXe siècle. Peut-être faut-il le ranger dans la liste des KER authentiques excentrés, d'autant plus que ce nom est aussi connu en Basse-Bretagne : KERABEL à Loctudy (29). Il faudrait une attestation plus ancienne.
Des noms de lieux bretons à cet endroit n'ont rien de surprenant : plusieurs faits démontrent sans équivoque que la zone bretonne a atteint la ville de Nantes au IXe siècle (frairies, champs ouverts, conquête de la ville par Nominoë en 848, quelques toponymes...).
En Sautron on a aussi le village de BRIMBERNE, et plusieurs noms bretons dans la commune de VIGNEUX (dont le nom même est certainement d'origine bretonne, malgré un traitement roman de W initial).
Ce croissant situé entre la ville de Nantes et la zone mixte mériterait à mon humble avis des études plus poussées afin d'y déterminier l'impact exact de la bretonnisation.
A signaler qu'on trouve au cadastre de Notre-Dame-des-Landes une parcelle dénommée LES CARVINS, qui n'est peut-être pas sans rapport avec Kervan.
SAUTRON :
Je me pose la même question que toi concernant LE TREMINT, qui est situé sur une très probable voie antique. Une explication par le breton tremen, passage, ne serait pas insensée. La toponymie romane de toute la France est vierge de noms semblables...
Je ne sais que penser de KERABEL : figurant au cadastre napoléonien, il existait déjà au début du XIXe siècle. Peut-être faut-il le ranger dans la liste des KER authentiques excentrés, d'autant plus que ce nom est aussi connu en Basse-Bretagne : KERABEL à Loctudy (29). Il faudrait une attestation plus ancienne.
Des noms de lieux bretons à cet endroit n'ont rien de surprenant : plusieurs faits démontrent sans équivoque que la zone bretonne a atteint la ville de Nantes au IXe siècle (frairies, champs ouverts, conquête de la ville par Nominoë en 848, quelques toponymes...).
En Sautron on a aussi le village de BRIMBERNE, et plusieurs noms bretons dans la commune de VIGNEUX (dont le nom même est certainement d'origine bretonne, malgré un traitement roman de W initial).
Ce croissant situé entre la ville de Nantes et la zone mixte mériterait à mon humble avis des études plus poussées afin d'y déterminier l'impact exact de la bretonnisation.
Ar Barzh- Messages : 775
Date d'inscription : 26/02/2008
Age : 53
Localisation : Bro Naoned
Re: LIMIMBOUT en Notre-Dame-des-Landes
Merci pour les infos, je fait de "l'historique fiction" mais est ce possible que cette zone qui vas jusqu'au "croissant" serait la limite maximum de la Grande Cornouaille, dont on sait qu'elle allait jusqu'à une ile non identifié sur la Loire(Corbilo). On oublie souvent cette période curieusement, il y a un chapitre à son propos dans le livre de C Kerboul "les royaumes brittoniques" , selon lui ce royaumes serait apparus dès le IVeme (je trouve ça étonnant).
Ce Royaume se divisera ensuite en plusieurs parties : Waroc'h, et Cornouaille.
alala, nos amis d'outre manche ont trouvé le mot juste ; dark age..
Ce Royaume se divisera ensuite en plusieurs parties : Waroc'h, et Cornouaille.
alala, nos amis d'outre manche ont trouvé le mot juste ; dark age..
Re: LIMIMBOUT en Notre-Dame-des-Landes
an troc'her lann a écrit:Merci pour les infos, je fait de "l'historique fiction" mais est ce possible que cette zone qui vas jusqu'au "croissant" serait la limite maximum de la Grande Cornouaille, dont on sait qu'elle allait jusqu'à une ile non identifié sur la Loire(Corbilo). On oublie souvent cette période curieusement, il y a un chapitre à son propos dans le livre de C Kerboul "les royaumes brittoniques" , selon lui ce royaumes serait apparus dès le IVeme (je trouve ça étonnant).
Je ne connais pas ce livre, et j'avoue nourrir les doutes les plus sérieux sur ces histoires de royaume breton primitif s'étendant jusqu'à Nantes... Je préfère donc m'en tenir à la notion de "zone maximale d'extension de la domination culturelle bretonne".
Que des Bretons y aient été présents dès le IVe ou Ve siècle et en nombre relativement important, c'est évident : c'est exactement ce que suggèrent VIGNEUX et VARADES, noms bretons ayant subi un traitement phonétique roman (W > V); ils ont du être créés vers cette époque dans des zones qui n'ont plus jamais parlé breton ou presque (fameux "Bretons de la Loire" ??).
Mais que les Bretons aient régné en maîtres sur le pays nantais dès l'an 350 ou 400 c'est autre chose : ils auraient par exemple eu une influence sur la formation des paroisses, or ce n'est pas le cas : ils ont modifié tardivement des paroisses gallo-romaines qu'ils n'avaient pas créées. En gros, on trouverait des plous en quantité.
L'importante bretonnisation d'un grande partie ouest du pays nantais s'est bien produite avant 851 -sans réelle intervention des Francs, ce qui laisse supposer une absence de domination politique bretonne (pression démographique de populations rurales ? Locuteurs du gaulois tardif "receltisés" ??) ou une incapacité à réagir face à des incursions répétées- mais elle est assurément plus tardive que le IVe siècle : elle a probablement connu son apogée entre les VIe et IXe siècles.
Ar Barzh- Messages : 775
Date d'inscription : 26/02/2008
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