Oui au bilinguisme mais non au charabia
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Oui au bilinguisme mais non au charabia
Depuis tout récemment, dans le centre de Carhaix-Plouguer, sur le champ de Foire, on a pu découvrir une nouvelle signalisation bilingue sur un bâtiment. Ainsi s’affiche, en grandes lettres, les mots suivants : « Arnodva bevoniezh vezegel ». Les défenseurs des langues régionales applaudiront mais pas tous. Traduire des enseignes en breton, c’est bien mais encore faudrait-il que les bretonnants arrivent à comprendre ce qu’il y a d’écrit. Or, à moins d’avoir fait quatre années de néo-breton à la fac de Rennes, à moins d’avoir étudié le vieux breton et le gallois, cette traduction faite sans doute par l’office de la langue bretonne, est parfaitement incompréhensible. Heureusement qu’il y a au-dessus la traduction en français : Laboratoire de biologie médicale. Et là on se demande vraiment quel est le rapport entre l’enseigne en français et celle en breton.
Curieux de nature, je me suis plongé dans le dictionnaire du breton contemporain de F. Favereau pour tenter d’y trouver ces mots totalement inconnus du commun des bretonnants et le résultat n’est pas triste :
- ARNODVA :
Je trouve dans le dictionnaire arnod : tentative, expérience. Quant au suffixe –va, on le trouve dans des textes en vieux breton sous la forme –ma dans quelques mots et il vient du gaulois MAGos : le champ et signifie « endroit ». Disparu du breton depuis des siècles, on le trouve en gallois. Les chantres du néo-breton l’ont ressorti des manuscrits pour créer des néologismes à tout va : sterva : champ sémantique, yezhva : aire linguistique et aussi arnodva : Centre d’essai, centre d’expérimentation. Ce n’est sûrement pas la meilleure traduction pour « laboratoire » !
- BEVONIEZH :
Basé sur le verbe bevañ : vivre, c’est le néologisme que le néo-bretonnnants ont trouvé pour traduire « biologie ». Quand on pense qu’en basque, une langue pourtant non-indo-européenne, on dit tout simplement biologia, c’est-à-dire le mot utilisé dans toutes les langues d’Europe ! Mais, bon, chez les bretons, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et surtout quand on peut créer un mot incompréhensible de tous les bretonnants de naissance !
- VEZEGEL :
Inconnu dans le dictionnaire de Favereau (1357 pages quand même !) on peut supposer que cet adjectif dérive de mezeg avec la mutation de m en v vu que bevoniezh est féminin. Or mezeg (encore un mot inconnu des bretonnants de naissance) signifie « chirurgien » et accessoirement « médecin ».
Si maintenant, on met les trois mots ensemble, cela donne à peu près : « Centre d’expérimentation de biologie chirurgicale ». Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, ça me fait vraiment peur de rentrer là-dedans. N’était-il pas plus simple d’écrire dans un breton compréhensible de tous : Laboratouer a viologiezh vedessin ?
Quel but poursuivent les personnes censées défendre le breton en écrivant dans un charabia incompréhensible par une personne bretonnante de naissance ? A quoi sert ce néo-breton, sorte de volapük d’intellectuels, complètement déconnecté de la langue populaire ? Comme langue spécialisée dans le charabia administratif, on a déjà le français et ça suffit largement. Rien d’étonnant à cela que le breton disparaisse de jour en jour. Restera dans trente ans quelques centaines de personnes qui seront passés par l’école Diwan qui enseigne dans ce néo-breton qui pourront parler entre eux leur baragouin et qui pourront même faire croire au commun des mortels que le vrai breton, c’est ça, vu qu’il ne restera plus de locuteurs de naissance pour les contredire. Affligeant !
Curieux de nature, je me suis plongé dans le dictionnaire du breton contemporain de F. Favereau pour tenter d’y trouver ces mots totalement inconnus du commun des bretonnants et le résultat n’est pas triste :
- ARNODVA :
Je trouve dans le dictionnaire arnod : tentative, expérience. Quant au suffixe –va, on le trouve dans des textes en vieux breton sous la forme –ma dans quelques mots et il vient du gaulois MAGos : le champ et signifie « endroit ». Disparu du breton depuis des siècles, on le trouve en gallois. Les chantres du néo-breton l’ont ressorti des manuscrits pour créer des néologismes à tout va : sterva : champ sémantique, yezhva : aire linguistique et aussi arnodva : Centre d’essai, centre d’expérimentation. Ce n’est sûrement pas la meilleure traduction pour « laboratoire » !
- BEVONIEZH :
Basé sur le verbe bevañ : vivre, c’est le néologisme que le néo-bretonnnants ont trouvé pour traduire « biologie ». Quand on pense qu’en basque, une langue pourtant non-indo-européenne, on dit tout simplement biologia, c’est-à-dire le mot utilisé dans toutes les langues d’Europe ! Mais, bon, chez les bretons, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué et surtout quand on peut créer un mot incompréhensible de tous les bretonnants de naissance !
- VEZEGEL :
Inconnu dans le dictionnaire de Favereau (1357 pages quand même !) on peut supposer que cet adjectif dérive de mezeg avec la mutation de m en v vu que bevoniezh est féminin. Or mezeg (encore un mot inconnu des bretonnants de naissance) signifie « chirurgien » et accessoirement « médecin ».
Si maintenant, on met les trois mots ensemble, cela donne à peu près : « Centre d’expérimentation de biologie chirurgicale ». Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, ça me fait vraiment peur de rentrer là-dedans. N’était-il pas plus simple d’écrire dans un breton compréhensible de tous : Laboratouer a viologiezh vedessin ?
Quel but poursuivent les personnes censées défendre le breton en écrivant dans un charabia incompréhensible par une personne bretonnante de naissance ? A quoi sert ce néo-breton, sorte de volapük d’intellectuels, complètement déconnecté de la langue populaire ? Comme langue spécialisée dans le charabia administratif, on a déjà le français et ça suffit largement. Rien d’étonnant à cela que le breton disparaisse de jour en jour. Restera dans trente ans quelques centaines de personnes qui seront passés par l’école Diwan qui enseigne dans ce néo-breton qui pourront parler entre eux leur baragouin et qui pourront même faire croire au commun des mortels que le vrai breton, c’est ça, vu qu’il ne restera plus de locuteurs de naissance pour les contredire. Affligeant !
le córór de noetaéy- Messages : 447
Date d'inscription : 22/02/2008
Age : 70
Localisation : Kreiz-Breizh
Re: Oui au bilinguisme mais non au charabia
tout à fait d'accord
ton message aurait pu paraitre
dans ce sujet de ce forum
https://bzh-lib.forumactif.com/t1215-dossier-contre-le-bilinguisme-routier-a-la-ofis-ar-brezhoneg?highlight=ofis
ou aussi celui là
https://bzh-lib.forumactif.com/t1523-breton-ar-bobl-pose-un-vrai-probleme-le-breton-parle-par-90-des-ecoliers-diwan-est-tout-pourri
ou chez les "breton ar bobl"
L'ofis invente des mots à la con, il n'y a pas d'autres façon de dire.
SPORTVA aulieu de tachenn sport (ou qquchose dans ce style, je ne suis pas assez bon bretonnant)
etc...
c du delire , voilà le probleme d'un office qui devient un espece de bidule administratif déconnecté des bretonnants
ton message aurait pu paraitre
dans ce sujet de ce forum
https://bzh-lib.forumactif.com/t1215-dossier-contre-le-bilinguisme-routier-a-la-ofis-ar-brezhoneg?highlight=ofis
ou aussi celui là
https://bzh-lib.forumactif.com/t1523-breton-ar-bobl-pose-un-vrai-probleme-le-breton-parle-par-90-des-ecoliers-diwan-est-tout-pourri
ou chez les "breton ar bobl"
L'ofis invente des mots à la con, il n'y a pas d'autres façon de dire.
SPORTVA aulieu de tachenn sport (ou qquchose dans ce style, je ne suis pas assez bon bretonnant)
etc...
c du delire , voilà le probleme d'un office qui devient un espece de bidule administratif déconnecté des bretonnants
Re: Oui au bilinguisme mais non au charabia
Le fait qu'il y ait deux niveaux de langue en breton, une "langue savante" truffée de néologismes souvent absurdes face à une "langue populaire" plus authentique, n'est pas ce qui me choque. Je dirais même que toute langue a besoin de ça. Après tout le dictionnaire du français est bien rempli de termes techniques que l'homme de la rue ne comprend ou ne connait pas, souvent bricolés par juxtaposition de mots latins et/ou grecs ; beaucoup sont passés dans la langue courante. Aucun francophone ne s'étonne plus de voir hippodrome , funérarium ou médiathèque sur des panneaux indicateurs.
Non, ce qui est tragique, c'est la disparition du breton populaire et son remplacement par "ça" (on pourrait aussi épiloguer sur la simplification de la syntaxe, l'appauvrissement des tournures idiomatiques, les calques sémantiques du français...). On n'a pas ce souci en français, qui connait des niveaux de langue multiples. Les gens qui parlent d'un hippodrome continueront à dire "champ de courses" entre eux.
Cette novlangue enterre encore un peu plus vite les derniers locuteurs traditionnels, lesquels se disent face à ces panneaux incompréhensibles : "Bon dieu, je sais pas parler le vrai breton !"
Ma seule consolation dans ce grand bazar aux allures de marche funèbre, c'est que j'aurai eu la chance de rencontrer et côtoyer des bretonnants traditionnels parlant naturellement la langue de chez eux. Chose qui sera impossible dans quelques années.
Le vrai problème, ce n'est pas plutôt la mort programmée du breton en tant que langue de communication ?
Non, ce qui est tragique, c'est la disparition du breton populaire et son remplacement par "ça" (on pourrait aussi épiloguer sur la simplification de la syntaxe, l'appauvrissement des tournures idiomatiques, les calques sémantiques du français...). On n'a pas ce souci en français, qui connait des niveaux de langue multiples. Les gens qui parlent d'un hippodrome continueront à dire "champ de courses" entre eux.
Cette novlangue enterre encore un peu plus vite les derniers locuteurs traditionnels, lesquels se disent face à ces panneaux incompréhensibles : "Bon dieu, je sais pas parler le vrai breton !"
Ma seule consolation dans ce grand bazar aux allures de marche funèbre, c'est que j'aurai eu la chance de rencontrer et côtoyer des bretonnants traditionnels parlant naturellement la langue de chez eux. Chose qui sera impossible dans quelques années.
Le vrai problème, ce n'est pas plutôt la mort programmée du breton en tant que langue de communication ?
Ar Barzh- Messages : 775
Date d'inscription : 26/02/2008
Age : 52
Localisation : Bro Naoned
Re: Oui au bilinguisme mais non au charabia
Dernière édition par Ar Barzh le Mar 20 Sep - 21:35, édité 1 fois
Ar Barzh- Messages : 775
Date d'inscription : 26/02/2008
Age : 52
Localisation : Bro Naoned
Re: Oui au bilinguisme mais non au charabia
moi au moins avec marthe vassalo(tregorrois) ou nikolas davanan(monts d'arree) on apprenait du breton pur jus -de base.
Re: Oui au bilinguisme mais non au charabia
Le DEIZ-MAT n'est sûrement pas ce qu'il y a le plus pénible à attendre, encore faut-il qu'il soit prononcé correctement avec un a long et pas démate. Après tout, on le trouve encore dans des textes du XIXème siècle. Le pire, c'est cet affreux KEVARC'H calqué sur le gallois.
le córór de noetaéy- Messages : 447
Date d'inscription : 22/02/2008
Age : 70
Localisation : Kreiz-Breizh
Re: Oui au bilinguisme mais non au charabia
Oui coror, on pourrait l'apprendre mais en disant que dans le breton populaire il n'est plus employé.
et quon dit plutot
mad an traou ?
mad ar jeu ?
penaok va kont
etc....
et quon dit plutot
mad an traou ?
mad ar jeu ?
penaok va kont
etc....
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