ERRATUM sur l'édito de BRETAGNE Réunie (dernier mag. lettre de l'unité) ou 1961 : 44 hors de Bretagne

"Les frontières de ces Ligues ne coïncident pas nécessairement avec les divisions administratives. On trouve ainsi une Ligue du Maine de football ou une Ligue du Centre-Ouest de football, lesquelles n'ont pas d'équivalents officiels."

et encore

"Dans les années 1960, en Bretagne et dans l'ouest de la France, la Ligue de l'Ouest et celle du Centre-Ouest jouaient un rôle majeur dans l'hexagone du football. Les footballeurs de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire appartenaient à la première, ceux de Vendée à la seconde.

En avril 1961, paraît le décret ministériel délimitant le territoire des Ligues et des académies. Commence alors une longue période de discussion. Que représentait les Pays de la Loire, région totalement artificielle, créée par décret, face aux mille ans d'histoire de la Bretagne ? Pourtant, qu'à cela ne tienne, pourquoi, au plan sportif, n'irait-on pas dans ce "sens de l'histoire", qui consisterait notamment à séparer, sportivement cette fois, la Loire-Atlantique du reste de la Bretagne ?

Le 10 janvier 1967, suite à une directive impérative du Ministère de la Jeunesse et des Sports, Antoine Chiarisoli, président de la FFF, créé deux nouvelles Ligues : Picardie et Atlantique (la LAF), cette dernière sur les "frontières" de la jeune académie de Nantes qui intègre cinq départements, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Vendée, la Sarthe et la Mayenne.

Il fallut quatre mois pour créer les structures de la nouvelle Ligue, ce que firent méthodiquement des hommes de la trempe de MM. Richard, Simon, Bouvier de la Loire-Atlantique, Cailleau, Cherré, Bain du Maine-et-Loire, Guilbaud, Rondeau et le Dr. Rousseau de Vendée. Habitués aux responsabilités importantes dans les Ligues de l'Ouest et du Centre-Ouest, ils constituent le Comité provisoire, dans un esprit "ouvert" et "pionnier" que Raymond Bouvier qualifiera utopiquement et évasivement de "anti-féodal", le décret ayant primé sur la consultation populaire.

Le 21 mai 1967, la salle Colbert, haut-lieu du théâtre à Nantes, était le cadre de l'entrée en scène de la jeune Ligue, rassemblant 252 clubs. Les statuts furent votés, les règlements adoptés, le président élu. Pierre Simon était à la barre de la LAF. Il y restera pendant 17 ans, jusqu'en 1984, laissant la place au normand Claude Simonet.

L'Assemblée Générale de la Ligue de l'Ouest du 28 mai 1967 verra siéger pour la dernière fois les représentants de la Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire. C'est ainsi que la Loire-Atlantique fut donc arrachée à la Bretagne sans consultation populaire par le pouvoir central parisien, comme sous le Gouvernement de Vichy en 1942. Curieusement, le Ministère de la Jeunesse et des Sports n'empêcha pas la Mayenne et la Sarthe de conserver leur adhésion à la Ligue de l'Ouest. Ce n'est qu'en 1981, le 1er juillet, suite à une nouvelle décision administrative, qu'elles la quitteront pour former la Ligue du Maine."